Il existe encore trop peu d'aires d'accueil pour les gens du voyage en Suisse. Ce constat ressort d'un rapport de la fondation Assurer l'avenir des gens du voyage suisses. A l'heure actuelle, seulement 47 places sont disponibles.
Entre 80 et 90 places supplémentaires sont nécessaires, indique
jeudi la fondation. Son rapport présente tous les cinq ans la situation
des aires d'accueil en Suisse. La crise du coronavirus touche
toujours sévèrement les Yéniches et Sintés, minorités nationales
reconnues, ainsi que les Roms nomades, relève le rapport. Les
restrictions sanitaires limitent leurs possibilités de déplacement et
réduisent ainsi l'accès à leur clientèle. En outre, les aires d’accueil
leur permettant de se déplacer d'un endroit à l'autre pour aller à la
rencontre de leurs clients sont insuffisantes depuis des décennies.
On dénombre en Suisse 16 aires de séjour pour les mois d'hiver,
destinées aux Yéniches et Sintés. Pendant la période de voyage, 24 aires de passage sont disponibles, dont huit ne sont que provisoires. Selon
la fondation, il manque 20 à 30 emplacements de séjour et 50 aires de
passage pour les gens du voyage suisses. La situation s'est certes
améliorée ces dernières années pour les Roms étrangers en matière
d'aires de transit. Toutefois, les sept emplacements actuels sont encore trop nombreux; il faudrait en créer dix de plus, souligne le rapport.
Risque de conflits Les Roms voyagent en général en Suisse de
février à fin octobre, principalement en provenance des pays voisins.
Selon la fondation, la forte concurrence pour les rares places
disponibles - et parfois l'occupation irrégulière des terres -
entraînent des conflits avec la population locale. La loi sur la
protection des minorités engage la responsabilité des autorités
fédérales, cantonales et communales. Ces dernières sont tenues de mettre à disposition un nombre suffisant d’aires d'accueil, rappelle la
fondation. La situation évolue toutefois, à petits pas.
Plusieurs cantons ont planifié la construction d'aires d'accueil. Une
approche encore plus déterminée est toutefois nécessaire pour améliorer
la situation, note Simon Röthlisberger, secrétaire général de la
fondation. "Les responsables politiques doivent répondre à leurs
obligations", souligne-t-il. .