Le Tribunal cantonal neuchâtelois a accepté le recours d’associations écologistes contre la réalisation d’une aire de stationnement pour les gens du voyage à Vaumarcus, sur un site abritant une espèce menacée. L’affaire illustre les difficultés récurrentes des autorités à créer des aménagements pour les populations nomades
C’est un dossier qui ne manque pas de piquant. La création par le canton de Neuchâtel d’une aire de stationnement pour les gens du voyage suisses à l’ouest du village de Vaumarcus est bloquée en raison de la présence sur le site d’une population de vipères aspics. Le Tribunal cantonal vient en effet d’accepter le recours de deux organisations de défense de l’environnement: Pro Natura et le WWF. Une décision contre laquelle le Conseil d’Etat ne recourra pas au Tribunal fédéral.
Cette victoire d’étape réjouit Céline Vara, l’avocate mandatée par les deux associations pour déposer le recours: «Les vipères aspics sont sur la liste rouge des espèces menacées. Il n’y avait aucun sens à prévoir une aire à cet endroit, alors que d’autres sites seraient envisageables dans le canton.» Celle qui est également conseillère aux Etats verte précise que cette action ne vise aucunement les gens du voyage. Au contraire. «Ce n’est pas idéal de faire cohabiter des familles avec des serpents venimeux», souligne-t-elle.Publicité
ARCINFO écrit sur la situation des Yenish et des Sinti et sur la décision de justice que le conseiller d'Etat, Laurent Favre dit : "Le tribunal n'a pas traité la question sur le fond, mais simplement sur la procédure de dérogation à la zone (...). Entre-temps, nous avons trouvé la solution provisoire à Perreux." Il est donc trop tôt pour dire où les nomades seront accueillis sur le long terme: "Nous allons d'abord réévaluer le projet de Vaumarcus (...). Le tribunal n'a pas jugé de la qualité du projet mais simplement de procédure diligente que nous avions privilégiée."