Les Gitans sont prêts à quitter Aigle… mais plus tard

19. Agosto 2024

Installée pour trois mois dans la zone industrielle, la centaine de gens du voyage présents a dépassé les délais. Ils évoquent un départ le 2 septembre.

Christoph Boillat / 24heures

«On est bien ici. On veut rester. Ou alors trouver un autre terrain. Tu peux nous aider?» questionne Joseph*. Avec une centaine de Gitans, leurs 23 caravanes et leur trentaine de voitures, ils sont installés ici depuis le 6 mai, dans la zone industrielle, à côté de Chablais Auto-école et en face de l'entreprise Zwahlen & Mayr. À la base, ces gens du voyage français, autorisés légalement à se sédentariser ici pour trois mois, auraient dû partir aux alentours du 5 août. La Municipalité aiglonne leur avait encore accordé un délai jusqu'à vendredi dernier. Originaires des régions de Lille et Strasbourg, ils ont tous des liens de parenté, autour de la famille Demeter. Ils viennent tous les ans en Suisse depuis longtemps. Le jour de notre visite, ils célèbrent l'anniversaire de l'un d'eux. Carmen*, à l'abri du soleil sous l'auvent, offre spontanément un verre de thé froid. Luigi*, un petit garçon tout bien coiffé et élégant, demande si on ne préfère pas une bière. Louka*, son père, propose du chorizo et du fromage d'Espagne. Dans les haut-parleurs, de la musique Seventies résonne. Pas trop fort.

Pour rappel, le terrain a été mis à disposition par la Municipalité d'Aigle, appuyée par le district, le Canton et l'association des betteraviers de la plaine du Rhône, qui loue la parcelle à l'année. Il sert habituellement plus tard dans la saison à stocker les récoltes de betteraves et fait office de quai de chargement pour le transport par train jusqu'à l'usine sucrière d'Aarberg. Il a été équipé par la Ville pour y faire venir eau et électricité, des WC ont été fournis, comme des bennes à ordures. Des barrières ont été louées pour ceinturer l'aire - très provisoire. L'endroit est propre. Le problème est que les Demeter ne veulent pas partir tout de suite, sauf si une solution leur est proposée ailleurs dans le canton. «Personnellement, je n'ai pas de plan B. Ni dans des communes, encore moins chez des privés», déclare Laurent Curchod, le «Monsieur Gens du voyage» du Canton de Vaud.

(….)